Certains prestataires de formation linguistique, notamment sur le marché de la formation en anglais, proposent les cours « en immersion totale ». Mais ces cours, répondent-ils vraiment aux critères d’un apprentissage en immersion ? Quels sont ces critères ?
L’environnement linguistique
L’idée d’une immersion laisse penser bien sûr à un environnement dans lequel l’apprenant est baigné dans une langue à 100%. C’est-à-dire que tout support écrit est rédigé dans la langue ciblée, disons l’anglais, tout enregistrement audio ou vidéo est en anglais et tous les cours sont livrés par des formateurs et des formatrices anglophones. Il n’y a aucun recours à la langue maternelle des apprenants, puisque les enseignants sont formés à présenter et expliquer le vocabulaire et les structures uniquement en anglais, même aux débutants, en utilisant si nécessaire, des phrases simples, des gestes, des dessins, des mîmes …. tout pour communiquer le sens d’un mot en évitant à tout moment de passer par la langue maternelle. Seulement cette approche peut garantir une immersion totale.
L’environnement physique
Dans son bureau, sur son lieu de travail, en salle de réunion ou en salle de classe, chez soi….ce ne sont assurément pas les endroits idéals pour apprendre une langue. Si vous ajoutez le réflexe de vérifier en permanence ses messages sur son ordinateur ou son téléphone, l’immersion est tout sauf totale ! Il est indispensable d’être dans un milieu authentique où l’apprenant est temporairement coupé de du monde de sa langue maternelle. Il faut un endroit accueillant, tout de suite reconnaissable comme ayant une ambiance et un aménagement typiquement anglosaxon, par exemple. Ainsi les « règles » d’une immersion totales qui prévoient l’emploi exclusif de l’anglais sont observés naturellement, sans complexe.
L’environnement culturel
Une « immersion totale » doit comprendre aussi l’aspect culturel de l’expérience vécue par l’apprenant. Une langue ne peut pas être dissociée de ses origines, puisque les connaissances de la culture des natifs d’un pays ont un impact énorme sur la façon de communiquer dans cette langue. Il est donc essentiel, lors d’une formation en anglais par exemple, de baigner les stagiaires dans la culture anglophone – britannique, américaine, canadienne…la plus riche et diverse possible – afin de créer un contexte authentique. Ainsi l’apprenant ne réagit plus en traduisant mot pour mot les répliques qu’il aurait dit dans la même situation face à ses compatriotes, mais il réagit comme un natif anglais et sort la phrase appropriée spontanément.
Une expérience prolongée
le cerveau a besoin de temps pour s’imprégner d’un environnement nouveau. Nous avons tous eu le sentiment d’être perdu au début de nos vacances à l’étranger mais de comprendre et parler beaucoup mieux après trois ou quatre jours. Une immersion totale doit durer au moins une petite semaine pour avoir un effet bénéfique. Nous avons tous les capacités incroyables à adapter : lors d’une formation en anglais, une vraie immersion linguistique permet aux apprenants de réfléchir directement en anglais, sans passer par le français, mais il leur faut quelques jours, toute la journée en continue du matin au soir, y compris le temps du déjeuner, pour ressentir cette transformation cognitive.
Le gouvernement propose actuellement une réforme de la formation professionnelle dans le but de faciliter l’accès à la formation pour ceux qui ont vraiment besoin afin de booster leurs compétences et ainsi leur employabilité. L’apprentissage des langues, et surtout de l’anglais, reste une des compétences clé pour être compétitif sur le marché du travail. C’est la responsabilité des centres de formation de proposer une pédagogie efficace et de très bonne qualité qui permet à tout le monde de progresser : s’il agit d’une « immersion totale », let’s do it right.